Nahal Tajadod
Le livre : Rédigé sur ordre de l’empereur chinois par un évêque manichéen le 16 juillet 731, le Compendium précède de onze mois l’édit impérial de 732 par lequel la liberté de culte est accordée au manichéisme dans l’empire du Milieu. Le but poursuivi par l’adaptateur manichéen a été de parer sa doctrine de couleurs telles qu’elle pût être plus aisément comprise, voire respectée ou suivie, par une population qu’avaient imprégnée taoïsme ou bouddhisme.
A cette fin, non content d’user d’un vocabulaire tiré de la pensée et de la théologie bouddhiques, il s’est efforcé avec succès de faire de Mani le dernier avatar des fondateurs antérieurs de ces grandes religions.
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Le texte montre aussi comment cette religion, bien qu’elle eût, à des fins d’expansion, adopté certains traits du bouddhisme et du taoïsme, sut, lorsqu’elle eut à se confronter aux religions établies, conserver ses origines iraniennes : on la connut en effet sous le nom de "Religion de la Lumière. Cette "Lumière", qu’elle soit symbolisée par Mithra ou qu’elle devienne l’emblème d’Ahura Mazda, est effectivement le principe-pivot de toutes les théogonies iraniennes.
Nahal Tajadod : Née le 25 février 1960 à Téhéran, Nahal Tajadod est issue d’une famille d’érudits iraniens. En 1977, elle vient en France et étudie le chinois à l’Institut national des langues et civilisations orientales et rédige une thèse sur Mani, fondateur du manichéisme. Elle est une spécialiste du bouddhisme, du christianisme en Iran, et du poète perse Rûmi. De culture française, docteure en chinois, elle pratique les trois systèmes d’écriture, ce qui lui permet de travailler notamment sur les rapports historiques entre la Perse et la Chine.