Je comprends ce que Primo Levi a voulu dire, et je comprends aussi tous ceux qui cherchent à comprendre comment l’homme est apparu, comment le système a pu se mettre en place, comment la haine de l’Autre a pu se répandre, comment les exterminations ont pu avoir lieu dans le silence le plus complet.
Pour ma part, il me semble qu’il est utile, voire indispensable, de saisir tous les tenants et les aboutissants de cette mécanique infernale, de ses prémices à ses conséquences. Il est utile de comprendre que
le besoin et la recherche du bouc émissaire sont récurrents dans l’histoire de l’humanité.
Ce que l’humanité n’avait jamais connu jusqu’au 20e siècle est l’ampleur
de la mise à mort, une extermination systématique à si grande échelle.
Il y a 70 ans, les russes découvraient l’horreur d’Auschwitz-Birkenau. L’histoire des camps a commencé en 1930.
Il s’agissait de camps de concentration pure et simple, par exemple Dachau. Au fil du temps, ils se sont multipliés et spécialisés : camps
de travail forcé, camps de rééducation, camps de jeunes etc. et Camps d’Extermination. Ces derniers sont au nombre de 6 : Auschwitz, donc, Treblinka, Belzec,
Majdanek, Sobibor, Chelmno.
Pour que la mémoire reste vive et en hommage aux disparus, j’ai sélectionné quelques livres, du témoignage poignant (la petite fille au manteau rouge) au témoignage plus explicatif (Cyrulnik) en passant par le livre de Hoess, le commandant d’Auschwitz lui-même, le grand artisan de l’efficacité qui aura, pourtant, une révélation de dernière minute quelques jours avant sa pendaison : "Ma conscience m’oblige à faire cette déclaration. Dans la solitude de ma cellule, j’en suis arrivé à l’amère certitude que j’ai gravement péché contre l’humanité (…). Je vais payer pour cela de ma vie. Puisse le Seigneur me pardonner un jour pour ce que j’ai fait."
LF
