Alice Gerard
Le livre : Intro : "Un paisible vallon isole au centre de la France, dans la région qu’on appelle la Montagne Bourbonnaise, est le plus inattendu des théâtres pour la plus intrigante énigme archéologique jamais rapportée. Caractérisée par des collines escarpées, d’étroites rivières sinuant au fond des vallées, une population disséminée dans de petits villages, cette partie de l’Auvergne constitue véritablement «la France profonde». Une émission radio de France Culture, diffusée en 2003, qualifiait Glozel de «plus grande controverse archéologique du vingtième siècle». Glozel a été ce que les Français nomment un «casse-tête», un frustrant mystère, depuis le commencement de l’affaire.
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Les trouvailles faites en 1924 dans ce minuscule hameau non loin de Vichy étaient si surprenantes que les membres de l’establishment archéologique s’affrontèrent dans une bataille acharnée pour ou contre leur authenticité. Des étudiants grimes en hommes des cavernes défilèrent dans les rues de Paris, des chansonniers brocardèrent les protagonistes autant que les lieux, et durant de nombreuses années la revue Mercure de France ouvrit ses colonnes aux conjectures des partisans et des détracteurs. Glozel acquit une célébrité sous le nom d’«affaire Dreyfus de l’archéologie». Aujourd’hui, quatre-vingt-huit ans plus tard, la controverse perdure sans dénouement aucun. Le site archéologique de Glozel s’étale sur un versant pentu - à présent dénommé le Champ des Morts - de l’exploitation agricole des Fradin, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Vichy. Un peu plus haut, sur la colline qui le surplombe, les vestiges d’un alignement de monolithes pointent en droite ligne vers le gisement. Le premier mars 1924, Émile Fradin, âgé de dix-sept ans, son père, son grand-père et sa soeur Yvonne, étaient en train de dégager ce coteau lorsqu’ils firent les premières découvertes. Émile Fradin est décédé le 10 février 2010 à l’âge de 103 ans, toujours suspecté de mystification par certains, malgré que deux décisions de tribunal l’aient disculpé de fraude et que les nouvelles techniques de datation par le radiocarbone et la thermoluminescence aient prouvé à l’évidence que les objets exhumés à Glozel ne sont pas des faux modernes. A l’heure actuelle, les presque 3000 pièces découvertes dans le site sont toujours abritées dans le petit musée attenant la maison familiale des Fradin. Une des principales raisons de la continuation de la polémique est le manque d’information précise.
Quatre livres ont été publiés au cours des trente dernières années : L’affaire de Glozel, par Nicole Torchet, Patrick Ferryn et Jacques Gossart, paru en 1978, constitue à ce jour un excellent résumé de l’histoire du gisement. Glozel : les graveurs du silence, par Robert Liris, sorti en 1994, offre de splendides photographies des objets. La préhistoire chahutée, par Joseph Grivel, publié en 2004, traite de l’historique du site durant les années 1920 et 1930. Aucun de ces trois ouvrages ne contenait cependant les résultats des récents travaux scientifiques, jusqu’à ce que soit publié Glozel, le ravin des mystères en Montagne Bourbonnaise, par le Dr Georges Rigondet, que je ne peux que recommander (Rigondet, 2006)."
Alice Gerard : Elle a traversé l’Atlantique une douzaine de fois, ne ménageant pas ses efforts en vue de résoudre le mystère de Glozel. Ce livre décrit les tentatives d’Alice Gerard et de son mari pour percer l’énigme des «tombes», tablettes, os gravés et autres idoles phalliques. Les Gerard ont au final développé une théorie susceptible d’expliquer Glozel tout en espérant que l’authenticité du site finira par être admise.
Alice Gerard est américaine et vit aux Etats-Unis. Après des études d’archéologie, elle devient directrice d’école. Elle est retournée à l’archéologie une fois retraitée en 1990. Ce livre est le résultat des travaux qu’elle a menés depuis lors à Glozel, en compagnie de feu son époux, géologue, océanographe et chercheur à l’université de Columbia.