Edward Bulwer-Lytton
Le livre : Le jour se changea en nuit, et la lumière s'obscurcit: en quantit inexprimable des poussières et cendres jaillirent, inondant la terre, la mer, et l'air, ensevelissant deux cités entières, Herculanum et Pompéi, pendant que les habitants étaient au théâtre, assis.
Cest ainsi que l'historien
Dion Cassius résume l'une des plus grandes catastrophes de l'Antiquité. Une promenade dans les rues des deux cités mortes permet d'imaginer, comme si le temps s'était arrêté, une foule bruyante et colorée d'hommes et de femmes affairés, des jeux et des spectacles, enfin tout ce qui faisait le bonheur de vivre dans cette Campanie du premier siècle de notre ère.
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Ce sont ces paysages, ces ruines ensoleillées, ces corps figés dans leur carapace de boue qui ont inspiré au baron Edward George Bulwer-Lytton, romancier et homme d'état britannique, le plus célèbre roman du XIXe siècle sur le monde romain, ce récit sur Les Derniers Jours de Pompéi. Rien n'y manque de ce qui fait le charme des romans de feu et de passion: un héros jeune et beau, une pure héroïne, une amante jalouse, un traître aux noirs desseins. Et, menace permanente surplombant la cité, le Vésuve dont les flancs annoncent par quelques sourds grondements la catastrophe finale.
Histoire Romaine
de Dion Cassius Le Film
Extrait
Deux Élégants de Pompéi
- Hé ! Diomède ! Soupes-tu chez Glaucus ce soir ? Ainsi parlait un jeune homme de petite taille, vêtu d'une tunique dont les plis lâches et efféminés témoignaient de sa noblesse non moins que de sa fatuité.
- Hélas, non, mon cher Claudius : il ne m'a pas invité, répondit Diomède, homme de stature avantageuse et d'âge déjà mûr. Par Pollux, c'est un mauvais tour qu'il me joue : on dit ses soupers les meilleurs de Pompéi.
- Assurément, quoiqu'il n'y ait jamais assez de vin pour moi. Il prétend que le vin lui rend la tête lourde le lendemain matin.
- Il doit y avoir une autre raison à cette parcimonie, dit Diomède ; avec toutes ses extravagances, il n'est pas aussi riche qu'il feint de l'être.
- Raison de plus pour souper chez lui pendant que les sesterces durent encore. L'année prochaine, nous trouverons un autre Glaucus. Mais le jour baisse ; je vais aux bains, pas toi ?
- Je vais chez le questeur pour affaire d'État, et ensuite au temple d'Isis. ValeK Claudius arriva à la voie Domitienne qui, encombrée de passants et de chars, déployait cette exubérance de vie et de mouvement qu'on rencontre encore de nos jours dans les rues de Naples.
- C'est toi, Claudius ! cria un jeune homme qui roulait dans un char magnifiquement décoré.
Il avait cette gracieuse silhouette dont la symétrie servait de modèle aux sculpteurs d'Athènes; son origine grecque se révélait dans ses cheveux dorés qui tombaient en boucles, ainsi que dans la parfaite harmonie de ses traits. Il ne portait pas la toge, mais sa tunique resplendissait des plus riches couleurs de la pourpre de Tyr, et les fibules, les agrafes qui la retenaient, étincelaient d'émeraudes.
Edward Bulwer-Lytton : Né le 25 mai 1803 à Londres et décédé en 1873, Sir Edward Bulwer-Lytton entre littérature avec la publication d’un recueil de poèmes imités de Lord Byron ; il écrira plus d’une vingtaine de romans sur une période de quarante-cinq ans, explorant de nombreux genres. Il obtient la reconnaissance du public en 1828 avec son premier roman, Pelham ou les Aventures d’un gentleman. C’est en 1834 qu’il écrit Les Derniers Jours de Pompéi.